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Page:Le Tour du monde - 15.djvu/393

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langage. Presque tous comprennent quelques mots d’arabe, mais leur langue est le hassia ou tigré, qui est une dérivation du ghez, laquelle est comme on sait, la langue sacrée et littéraire de l’Abyssinie. Cependant il y a entre les Abyssins et les tribus pastorales du Samhar, des différences physiques qui me paraissent tenir à la différence du genre de vie. Les Samhariens sont généralement plus foncés de teint que les Abyssins ; en revanche leur stature moyenne m’a paru plus élevée, et leurs formes corporelles feraient l’admiration du sculpteur le plus exigeant. J’ai eu bien des fois l’occasion de les admirer, lorsque je rencontrais les porteuses


Haute Lisara (voy. p. 390). — Dessin de E. Cicéri d’après un croquis de M. G. Lejean.

d’eau de Monkoullo, à la taille souple et robuste, ou bien lorsque j’arrivais auprès des puits, et que j’y trouvais des pasteurs occupés à puiser de l’eau pour leur bétail. Nus jusqu’à la ceinture, les pieds posés sur de petites traverses au-dessus du puits, ils y plongeaient une outre de cuir suspendue à une longue corde en fibres de palmiers et dont ils versaient le contenu dans un réservoir en terre battue. Cette opération était souvent accompagnée d’un chant bizarre, que je regrette de ne pas avoir noté.

Pour les traits du visage, les Samhariens m’ont paru se rapprocher un peu de ce que j’appellerai le type an-