Une habitation et une rue de Kanala (voy. p. 31. — Dessin de E. Dardoize d’après une photographie de M. E. de Greslan.
VOYAGE À LA NOUVELLE-CALÉDONIE,
XVIII
Dans un chapitre précédent j’ai parlé des obstacles qu’opposent à la navigation les récifs qui longent le nord-est de la Nouvelle-Calédonie. Serrant de trop près la côte, ils n’offrent pas, entre celle-ci et leurs murailles sous-marines, ce canal abrité des vents et des lames du large, que le cabotage trouve le long des rivages du reste de l’île. Les navires de guerre ne se hasardant pas dans ces parages, leur hydrographie laisse beaucoup à désirer. On n’ignorait pas que ce littoral renfermait des districts fertiles et bien peuplés, mais on savait aussi que les indigènes, protégés par cette barrière de madrépores, dont ils comprenaient bien la puissance, recevaient mal leurs hôtes, et attaquaient lorsqu’ils le pouvaient le malheureux caboteur qu’un orage ou la nuit obscure forçait à s’abriter derrière un pâté de corail non loin du rivage. Il était nécessaire de faire sentir notre puissance à ces Néo-Calédoniens et de vérifier en même temps si leur territoire n’offrait pas quelque champ à la colonisation. Pour remplir ce double but M. Banaré, lieutenant de vaisseau, commandant la Fine, fut chargé de l’hydrographie de cette côte. Depuis près de six mois cet officier séjournait dans le nord et dans l’est de l’île ; il avait terminé là ses opérations hydrographiques, et il allait commencer les études de la côte ouest. Je profitai de cette circonstance pour demander à aller partager les
- ↑ Suite. — Voy. t. XVI, p. 145, 161, 177 et 193 ; t. xviii, p. 1 et 17.