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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/178

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fortunez. Entreprise I.


acheuer ſon voyage. Beleador. Mademoyſelle il n’y a pas apparence que ie manque tant à mō deuoir, ie vous ſupplie que ie vous conduiſe iuſques au lieu de voſtre repos, vous auez ce bois à paſſer, faites moy ceſte faueur que ie le trauerſe, vous ſeruant d’eſcuyer puis ie vous laiſſeray. Carintee. Ie ne le deſire par ſ’il vous plaiſt, ie veux aller ainſi ſeule, & puis il n’y a point de danger, il n’y a plus que deux petites proumenades. belea. il me ſeroit indecent de commettre telle erreur, & pourtant ie vous fay ceſte treshumble requeſte, qu’il vous plaiſe me permettre de vous faire ce petit ſeruice de vous ſuyure iuſques là, puis ie m’en retourneray. carin. Vous me ferez deſ plaiſir ſi vous paſſez outre, & ie rebrouſſeray chemin. belead. Il m’eſt auis que vous deſirez que ie face vne faute ſignalee carin. Vous ferez vne faute plus grande de me deſplaire, que de pēſer faire pour moy, ce que ie ne deſire pas, ie vous prie encor vn coup de trouuer bon, que ie ſuyue le chemin que i’ay deliberé, faites moy donc cet honneur de m’accorder, ce que ie vous demande belead. il ſemble que vous deſiriez vous faſcher ? carint. Vous en ſerez cauſe, car ſi vous me preſſez d’auantage contre mon vouloir, i’en auray beaucoup de deplaiſir, ie vous prie croire que la liberté eſt l’vnique contentement, ie la deſire, n’y contreuenez pas, autrement mon cœur receura de l’incommodité & mon ame de la faſcherie. Beleador. Bien donc Belle : puis qu’il faut obeïr ie vous laiſſe aller & m’en retourne, tout chargé de triſteſſe de vous auoir deſpleu. Il la laiſſa pourſuriure, é le lendemain


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