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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/205

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Le uoyage des Princes


parti, Viuarambe qui ſ’eſtoit ainfi deguiſé en marchand, reprit en lieu opportun la figure de la vieille Lycambe, pour ſuiure le reſte des affaires.

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DESSEIN DIXNEVFIESME.


Vn Marchand fait preſent à l’Empereur d’une figure d’argent qui declaroit le menſonge. L’Empereur en fait ſpreuue ſur vne Dame, qui faiſoit l’amour impudiquement, & ſur vne qui eſtoit deuotieuſe, & trouua la verité.



EN ce temps Caualiree deguiſé en Marchād, veint à la court, & ſe preſenta à l’Empereur, ayant vne figure d’argent, faite de l’induſtrie que la ſage dame Batuliree auoit enſeigné à Fonſteland, & ayant ſalué l’Empereur dit, Sire, le recit que i’ay ouy de voſtre vertu, m’a fait venir en ces contrees, pour vous voir & vous offrir vn chef d’œuure admirable, qui eſt ceſte piece : par le moyen de laquelle, vous ſerez le plus contant Prince du mōde : car au mercredy, ayāt ceſte bague au doigt medical, le chas tourné en la main & que la figure ſoit ſur le buffet vis à vis de vous, ſi quelqu’vn parle à voſtre majeſté, & qu’il deguiſe ſes affaires, ou contreuienne à la verité, la figure rira, & ſ’il dit vray, elle ſe tiendra ferme & conſtante, & en cela, Sire, vous pouuez vous aſſeurer, d’auoir le plus precieux ioyau du mon-