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Le uoyage des Princes


apparence d’y auoir eſté. Retourné, il trouua encores Flidee aupres de l’Empereur, vn peu apres elle prit cōgé. La nuict venuë l’Empereur ſortit auec Tinnonce, afin d’eſtre apres minuict au lieu deſigné, où ils ne faillirēt pas, il y auoit plus d’vn cart d’heure que Flidee eſtoit entree en ſon cabinet ſelon la couſtume : Elle ne demandoit point ſi ſon mari eſtoit venu ou non, elle ſçauoit qu’il eſtoit le maiſtre, & elle à qui il ne contrediſoit point, viuoit à ſa maniere accouſtumee. Eſtans là l’Empereur & le mari, ils fermerent la porte ſur eux, & doucement ouurirent le cabinet & ſuiuāt la trace recognue, allerent tant que le ſentier les peut porter, & par vne fauſſe grille regarderent en bas & virēt la Dame a genoux liſant dans vn liure de prieres, ils ſ’opiniaſtrerēt, encor qu’il leur ennuyat pour voir ce qui auiendroit, & eurēt patience tāt qu’elle eut fini, alors elle ſerra ſon liure ſe leua coyemēt & ſ’en retourna coucher, le mari ſans faire ſemblant veint à la chambre, & parla à elle, puis ainſi qu’ils eſtoiēt venus, l’Empereur & lui ſ’en retournerent contans & ioyeux de ceſte belle verité.

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DESSEIN VINGTIESME.


L’Empereur fait venir à luy ſa fille Lofni & parle à elle auſſi elle luy reſpond ſagement. L’Empereur conſideroit la figure, & ſur ſon geſte il eſlargit Lofnis & la mit en vne tour plus agreable.



TOutes ces differentes affaires, ces diuerſitez inopinees, & beaux eſſais, deſtournoyent vn