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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/325

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Le uoyage des Princes


qu'il luy pleut aux Fortunez, auſquels il donna rang honorable entre les plus aduancez de ſa Court. Paramiſſia remenee par ſes amies en ſa maiſon, & faiſantinuentaire de ſes menues & plus delicieuſes pentees, ſe trouua delcheute de ſa pretention, car ºlle auoit outrecuidément opi né qu'elle pourroit deuenir Imperatrice, toutes fois ayant conſulté ſon iugement, elle ſe tempe ravn peu,prenant cognoiſſance de ſoy-meſmes, &ſe donnant reſolution à ce qui eſtoit ſans eſ poir. Il y eut vn ieune Seigneur ſçachant la volonté de l'Empereur, qui ſe mit à la recher cher, & pour auoir ſa grace en parla à Dio time , qui luy conſeilla d'y aller par autre voye : Ce qu'il prit mal à † car ſans a uoir practiqué le cœur de la belle, il luy fit porter parole de mariage par vne ſienne cou ſine, ce que Paramiſſia trouua mauuais, d'au tant qu'elle meſuroit les cœurs au rayon de ſes opinions , cuidant que chacun deuoit penſer ce que ſes penſees remuoient, ſi qu'elle re ietta fort le meſſage: en fin Diotime impor tunee, & poſſible incitee pourl'honneur qu'el le en attendoit, d'auoir ſi bien fait qu'vn cœur euſt eſté transformé comme il luy euſt pleu, s'aduança d'en parler à la Belle, & auec tant d'affection & d'artifice, qu'il luy eſtoit aduis qu'il n'y auoit pas moyen de luy reſiſter, ny occaſion de la refuſer. Paramiſſia ayant ouy le progrez du deuis de la Dame, & entendu ſon deſſein, luy dit,Ma mere,c'eſt vous qui m'a- uez cauſé la fortune où ie ſuis, qui auez contraint mon icune cœur à ſe perter à l'inſolence qui l'a


eſmeu