Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
291
fortunez. Entreprise II.

_________________________________________________________________


DESSEIN X.


Belles amours de Fonſteland & de Lofnis, laquelle s’enquiert de luy pour ſçauoir ſa condition. Il luy declare ſous promeſſe de le tenir ſecret ; elle en eſt fort contente, & luy declare qu’elle l’a pour agreable.



DVrant toutes ces affaires, les Fortunez alloient ſouuent viſiter la fontaine des Amoureux, & n’attendoient pas d’y aller ſeulement aux parties que l’Empereur faiſoit, pour ſ’y exercer, à ſon ordinaire entretien de plaiſir de la peinture, de la muſique, & de la poëſie, mais frequentement ſ’y trouuoient, où ils ſ’exerçoient, en traictant infinies gentilleſſes & ſciences differentes, auec la ſage Fée, qui ſ’eſtimoit tres-heureuſe de leur agreable frequentation, quelquesfois auſſi la prudente Lofnis y venoit pour ſe reſiouir, & eſtre de la partie, quand il y en auoit quelque belle dreſſee par les Fortunez, à la rencontre deſquels elle prenoit grand plaifir, & meſmes ſe trouuoit plus frequentement, faiſant auſſi quelques parties pour auoir occaſion de les voir. En verité l’Amour a des artifices merueilleux, & peut tant ſur les ames qu’il en fait ce qu’il luy plaiſt, auſſi nul, ne peut euiter ſa flamme, de laquelle il fit ſentir la force à ceſte ieune Princeſſe, par la remarque qu’elle auoit fait des perfections de Fonſteland, & ne fut pas en ſa puiſſance de ſe deliurer


T ij