Aller au contenu

Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
301
fortunez. Entreprise II.


eſlirez. Fonst. Si i’oſe eſlire, ie feray vn choix tres-excellent, mais c’eſt vous qui m’auez attiré à vous ſeruir de moy, ie vous ſupplie que ie ſuiue donc ſi belle auanture. L o F N I s. Bien ie vous retiens pour moy, puis que vous vous offrez de ſi bonne volonté : mais à condition que nous viurons comme nous auons faict iuſques à ceſte heure, quant àl’apparence, afin qu’il n’y ait que nous à qui noſtre mutuel contentement ſe com munique. La façon dont vous me gouuerne rez, m’enſeignera à cognoiſtre ce que ſent les hommes, & s’il y a moyen de s’arrefter à leurs paroles. Viuez ainſi que vous l’auiſerez auec la prudence, & ne deſiſtez de ſuiure les fortunes qui ſe preſenteront pour vous faire paroiſtre, i’ay beaucoup de regret que n’eſtes cognus de l’Empereur, pource que ie participerois au bien qu’il en auroit : mais puis que vous ne le deſirez pas, & qu’il eſt beſoin que ce ſecret le ſoit enco res, & que les affaires s’accompliſſent auec gloi re, i’approuue vos deſſeins. Or ſuyuez la cou ſtume que vous auez commencée, tant que l’oc caſion ſe preſente de la changer, & trouuez bon, puis que c’eſt ſelon voſtre intention que ie per ſiſte à feindre ce queie ſçay, il faut qu’entre nous la loy ſoit egale, i’auray autant de peine à diſſi muler pour maintenir II12 grandeur & m Cn rang ſur vous, contre le vray deuoir, qu’il vous faudra vſer d’artifice pour vous faire encor plus petit, afin de me demonſtrer la verité de voſtre cœur, cependant l’honneur ſera noſtre conduite, & la raiſon le train que nous deuons ſuiure : Voila le ſecret que ie voulois vous communiquer pour