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fortunez. Entreprise II.


il point moyen (dis-ie) d’en eſtre, à moy qui ſuis des voiſins & ſuiets ! Le pais de ma naiſſan ce eſt Teſpinte, ie ſuis de l’ordre des Ortofiles, capables d’eſtre receus en toutes bonnes com pagnies, & i’ay deſir d’eſtre de la plus excellen te.Aha dit le bon pere, ſi ce que vous dites eſt, l’entree de ceans vous eſt acquiſe, &ſi vous deſi rez y demeurer pour eſtre fidele & veritable, ie vous feray ſcauoir nos loix, ceremonies & ſta tuts. Ie lui fis paroiſtre ce quei’eſtois, & il ad iouſta ; Si vous voulez vous y reſoudre, liſez ce qui eſt au pied de ce pilier. Ie me beſſay & leu diſtinctement cRoY ov TE RETIRE.Quoy luy dis-ie, mon pere, ne puis-ierien ſcauoir d’auanta e de vos myſteres, faut-il demeurer en vne § obſcure croyance ? Ouy, dit-il, d’au tant qu’il conuient’obeir aux eſtabliſſemés, tou tesfois ſi vousauezaſſeurāce, eſtant Ortofile, de ". iurer fidelement que iamais vous ne ſortirez à voſtre eſſient des limites de raiſon, & que ſerez obeiſſant à nos couſtumes, ie vous permettray l’entree intérieure, puis nousauiſerons à ce que vous meriterez : ſinon vous pourrez paſſer outre & de la montaignevoir aſſez cöfuſement ce qui eſt ceans, ou bien venez auiour que toutes per ſonnes ont congéd’y entrer. A cela encor plus curieux & deſireux, ie luy reſpons que i’eſtois venu expres pour me rendreicy, s’il plaiſoit aux Sages me receuoir, &partant que ie ferois tel ſer ment qu’il ſeroit requis : Ce ſage vieillard, qu’ou ne ſauroit tromper, lit preſque au cœur des per ſonnes par le viſage, parquoy m’ayant conſideré & examiné, receut mon ſerment, & m’introdui-


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