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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/400

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fortunez. Entreprise II.


que tout ce que nous faiſons ou deuons faire, doit eſtre ſelon conſeil, ſans conſideration, afin u’il ne ſe produiſe rien, qui en apres nous ſoit § Hierie m’auancé fort de vous dire ce que i’auois ſur le cœur, ſans toutesfois vous rien declarer de particulier, & pource que i’y ay pen ſé meurement, ie me ſuis reſolue de ne vous par—. ticulariſer point ce que c’eſt, que ne m’ayezac cordé ce que ie deſire de vous : afin que ie me cö duiſe en mon affairehon à la volee, ains en Roy ne pour rendre mon affaire plusauguſte, & auoir dauantage de creance parmi mon peuple, & le reſte du monde. Si vous faites ce queie ſouhait te, vous ferez beaucoup pour moy, & ie m’en reuencheray à l’occaſion ſi vous deſirez quelque choſe de moy. Ie ne veux pqint vous obliger à l’antique, en vous demandantvn don, i’attens de vous franchement ce que ie pretens, & que i’auray aiſément ſivoſtre cœur, coinmeie croy, reſpond aux vertus exterieures dont vous abon dez. Dites moy ie vous prie qui vous eſtes, & d’où & quelle eſt voſtre vacation principale car iene croy pas que vous ſoyez Glindiens ſimples, encor que vous apparteniez en l’action qui vous meine icy, à l’Empereur de Glindicee, ioint que l’accent de voſtre parole vous manifeſte. L’Aiſ né prenant la parole lui dit, Madame, ie m’aſ ſeure que mes freres m’aduoueront de ce que ie, diray, & ne les conſulteray point : afin que ne penſiez que vouluſſions vſer d’artifice en voſtre endroit. Nousauons fait vœude nous tenir ſe crets, & taſcher de n’eſtre point cognus ſi nous poumons, & nous faire nommer ſimplement