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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/440

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fortunez. Entreprise II.


eſt autant remarquable, qu’autre qui ayt peu ſur uenir entre les mortels. — L’excellence du Roy Eufranſis fut ainſi, que la Royne ſa femme le receut, apres auoir refuſé plu ſieurs Princes & Monarques, aymant mieux vn ſien ſuiet, braue & bon, qu’vn eſtranger poſſible faſcheux, ie peuple eut ceſte aliance treſ-agrea ble, & s’addonna de telle affection au ſeruice de ce Prince, qu’il n’y auoit perſonne qui ne l’ay—. maſt : ſes perfections l’ayans rendu tant recom mandable, qu’il en eſtoit cheri ſans feinte. " Le Roy continua en ſa belle humeur, & de plus en plus ſe rendit parfait, eſtant en plus grand degré. Il n’eut de ſon mariage que labelle Cliambe : car vn peu apres ſa naiſſance ceſte Royne bien-ay mee, qui deſia eſtoitvieille fille quand elle entra aux nopces, ferma la porte de ſa derniere yſſuë : Le pauure veuf en porta autant d’ennuy qu’vn mortel en peut ſouffrir, toutesfois à la fin ſçachät que les larmes ſontinutiles apres les obſeques, d’autant quel’onne recouure plus ce qui eſt paſ · ſé, il ſe remit, & continuant en ſes genereuſes fa çons : ilr’entra en ſecondes nopces, & eſpouſa l’excellente Piroſe, belle & ieune Princeſſe, fille du Roy Gnomon. Ce meſnage Royal fut heu reux, car ce couple viuoit de parfait contente ment, s’entrerendant tant de reciproques amours que l’amour chaſte, & leurs côportemens eſtoiêt vn meſme.Ceſte ſaincte vie d’amitié outre leurs autres perfections, les mit en telle reputation, a— uec ce que le Roy eſtoit ſpecialement curieux & diligent rechercheur, & amateur de tout ce qui eſt de merite entre les ſciences&exercices de ver-


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