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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/444

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fortunez. Entreprise II.


chant ce ſecret en vſa, & ſe mit au corps de Madiant Roy de Sepiriree, lequelauoit eſté tué par vn Cerf eſtant à la chaſſe, & fit mettre ſon corps au ſepulchre deſtiné à ce deffunct, lequel corps à la fin par le moyen du tombeau eſt deue nu comme le corps d’iceluy Madiant : & pource que nos Princes redemanderent Fœbus, il s’eſt aduiſé de prendrel’ame d’vn de ſes enfans, qu’il a miſe en ſon premier corps & le nous a renuoyé.. · Voilà ce quis’eſt paſſé pour ceſte diſference vne ſeule fois. Or Sire, ce n’eſt pas tout de diſcourir des belles intelligences, & de ietter en auant des raiſons qui releuent l’eſprit, il faut certifier ſon dire, par la demonſtration : nous ſommes ſenſuels, il conuient que nos ſensiugent, & cognoiſſent ce qui eſt de leur obiet, eux eſtans en leur ordre & moyen, ſelon la condition de leur ordonnance. Et pourtant, Sire, faites que nous ayons icy quel que animal tel qu’il vous plaira, pourvoir ce qui en eſt : carrien n’eſt bien ſeur que ce qui tombe en demonſtration Le Roy fit apporter vn paſſereau mignon, & le bailla au Sage, qui l’eſteindit en tre ſes doigts, puis le mit ſur la table, à ce que le Roy iugeaſt s’il eſtoit mort., Apres le Sage ſe coucha à terre, & ayant encliné ſa te ſte ſur le corps de l’oiſeau, qu’il auoit diſpo ſé comme il eſtoit requis, l’haleina, & luyin ſpira ſa vie, & laiſſant ſon propre corps ſans mouuement : l’oiſeau ſe leua, & voleta çà & là : Le Roy au depart de l’oiſeau, toucha le corps du Sage, luy taſta le poulx, & le trou ua ſans ame, ſemblable à ceux qui ſont treſ paſſez, & vid que l’oiſelet ſe donnant carriere,


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