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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/445

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Le uoyage des Princes


bricoloit par les aërs : Le Roy eſtoit tout plein d’eſtonnement, voyant ceſte merueille, & que ce paſſereau ſe mouuoit gayement, & tout de meſme que quand ſa premiere vie l’agitoit, puis iettant l’œil ſur le corps du Sage ſans mouue ment eſtendu, priué de reſpiration, auoit hor reur de le voir, admirant toutesfois ceſte ex cellente practique. Le paſſereau volleta con tre vne parroy, & s’arrefta vers vn petit trou, & vn peu apres comme laſſé de ces vireuou tes, ſe vint relaiſſer aupres du corps giſant à bas, & ioignant ſon bec à la § cloſe, y reſtitua l’ame, l’inſpirant ſi doucement, qu’el le coula en ſon premier domicile, & le Sage tout entier ſe § deuant le Roy, tout rauy de tel myſtere. Le Druyde ayant repris ſes organes, apres s’eſtre recogneu, dit au Roy, Sire, vous m’auez veu voler & arreſter en vn endroit que i’ay remarqué, & bien conſideré, pour vous en aduertir, & auſſi afin que vous ſçachiez que tout mon iugementeſtoit en moy : Ie vous aduiſe qu’ilya là vn petit pertuis, où i’ay veu quelque choſe qui eſt de conſequence, car le cachet Royal eſt poſé deſſus, Le Roy fit apporter vne eſchelle, & luy-meſme y monta, our voir ce que c’eſtoit. Il attira ce qui paroiſ ſoit, & trouua vne petite layette caree en face, & longue de corps, couuerte de velours tout vſé, cachettee de laque pure & brillante. Le Roy deſcendul’ouurit, & y trouua deux lames d’or eſcrites des deux coſtez en lettres Hebray qu§ d’azur : le Sage les leut auec le Roy, & # §uerent, l’interpretant, quele ſens de l’e-