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Le uoyage des Princes


cœur que quädie vous reuerrois, ievous requera rois d’vn don. LE RoY. Quel don deſirez vous pour voſtre ſanté & reſiouiſſance ? il n’y a rien que ie puiſſe, que vous n’obteniez de moy. LA RoYNE. Qu’il vous plaiſe que ie puiſſe accôplir vn veu que i’ay fait, & qu’il vous ſoit agreable que ie detneure icy en ma châbre auec mes fem mes, ſans qu’hôme aucû y entre, ny autres dames & ce par l’eſpace de quarante iours, que ie deſire paſſer en meditations & prieres, & que me faciés cét honneur, de vouloir auſſi vous tenir de vous approcher de moy, à ce que plus deuotement, & d’vn cœur plus pur & tout à moy, ie puiſſe medi ter és deuotions que i’ay pour-penſees, pour voſtre proſperité, vous me l’auez deſia † mis deux autres fois, vous ſcauez le contentemët quinous en eſt reuſſi, & combien vous m’auez loiiee de cezele ardent, pretendant aux ferueurs deuotes qui conſolent les eſprits, en ce que ie me priuois de mon propre ſoulas, pour le deſir que i’ay qu’il vous ſoit bié, en quoy giſt mon conten-. tement.Ce Roy eſtoit en peine, car il ne deſiroit plus que la iouïſſance de Piroſe, dont de long temps ſon ame eſtoit affligee, toutesfois il ſe re ſolut à la requeſte de la Royne, & la lui accorda, moyénant qu’il eut quelquesfois les apres-diſ nees libres, de venir diſcourir vn peu auecelle. La Royne fut tres-aiſe d’auoir ainſi rencontré, & fut aſſeuree encor plus de ce qu’elle preſumoit par ſa derniere feinte.Cliambe & les Dames, cö me auſſi les Princes & Seigneurs furent eſbahis de ce qui ſe paſſoit, &ce Roy qui n’oſoit trop ſ’a— uancer, faignoit des affaires tout autres qu’il n’a-