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Le uoyage des Princes


pour voſtre ſalaire & contentement ce qui eſt dans ce miroir : C’eſt ce que merite l’ouurage que vous auez fait, retirez vous tous, & vous gentils-hommes donnez dix eſqus aux pauures, & que ceſte amende vous ramentoiue voſtre deuoir, & qu’il faut ſ’employer à choſes ſerieu ſes, & à vous pipeurs, baſteleurs, qui deuriez trauailler en bonnes choſes, cecy vous ſera vne inſtruction & induction à ſuiure vne bonneva cation & legitime, pour ſans fraude & deception paſſer commodément voſtre vie, allez & pour vos feintes, receués des ſemblances.Cela dit, le parroquet s’eſleua fort haut & prit vne grande. volee, puis retourna apportant autant de conſo lation à ſon maiſtre qu’il lui auoit dôné de crain te, pource qu’il le penſoit perdu. Le monde aſſiſtant eſmeu de ce prodige, de voir vn oiſeau tant plein de diſcours & de iugement, fit vne grande exclamation, diſant qu’il auoit bien iu gé, parquoy les parties ſe retirerent, l’oiſelleur partit de là & ſuiuit ſon chemin, & ainſi qu’il eſtoitaux champs auec ſon parroquet, il l’arrai ſonna & le parroquet lui dit, que s’il le vouloit croire qu’ille rendroit heureux & riche, l’oiſe leur luy promit de le croire du tout, adonc illuy dit, Il faut que prudemment & ſans faire ſem blant de vous vouloir deffaire de moy, que vous aliez parler à la Royne, pour yauoir entree, de mandez vne demoiſelle qui ſe nöme Gaſe, & lui dites, ſans lui deſcouurir que cela viene de moy, quevousauez quelque choſe de cöſequéce à dire à la Royne, elle vous fera parler à elle, adonc l’a— yant ſaluee vous luy offrirez voſtre parroquet, la