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Le uoyage des Princes


plus que d’vne petite Damoyſelle, la voulut bien croire & luy demanda ſi elle vouloit eſtre conduite où elle auoit enuie d’aller & qu’il la feroit mener : Elle le ſupplia que celà ne fut point, ains que ſ’il la deſiroit gratifier qu’il l’amenat de ces terres le plus loing qu’il pourroit, adiouſtant qu’elle auoit vn parent au Royaume de Boron, qui le recompenſeroit bien de la faueur qu’il luy feroit, c’eſtuy là ayant moyen de faire beaucoup pour elle & pour luy : Ce ſage qui eſt le bon De leaſte conſiderant de plus en plus ce ſujet, & y remarquant vne certaine majeſté qui pouuoit non ſeulement induire, mais contraindre & cōmander, eut aggreable tout ce qui pleuſt à ceſte belle, luy promettant de ſ’employer du tout pour elle, & de fait pour effectuer auec grace leur deliberation, à ſa priere il prit puiſſance de Pere ſur elle, & elle luy promit toute obeiſſance de fille, deuant iour ceſte compaignie deſlogea & tous diligenterent ſi bien qu’à propos arriuās au haure, ils trouuerēt vn nauire Affriquain qui les reçeut & leua l’ancre. Il ny auoit que trois iours que le pere Deleaſte eſtoit arriué en Quimalee auſſi ny auoit-il pas d’auantage que les Fortunez auoient veu Etherine & ſçeu de ſes affaires qu’elle auoit auſſi declarees au bon homme depuis le temps qu’ils eſtoient enſemble : qu’il aborda au mefme haure vn vaiſſeau où eſtoient les Ambaſſadeurs de Boron leſquels eſtoient en queſte d’Etherine, & venoient de Glindicee. Ils mirēt pied à terre & firent leur requeſte au Roy qui leur promit brefue reſponce, il en communiqua aux Fortunés, qui luy decla-