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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/489

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Fortunez. Entreprise III


inimitables.Ce grand Duc qui ne ſcauoit rien de la rencontre des fils de ſon Roy fut fort eſton né de les voir tenir les premiers rangs auConſeil, illes recogneut bien, mais comme ſage & adui ſé ſe retint, & n’en fit aucun ſemblant, non plus qu’eux qui le ſceurent bien cognoiſtre. Le Duc ſorty du cöſeil s’enquit de ceux qui l’accompa gnoient, qui eſtoient ces trois Seigneurs veſtus de meſmes parures & d’habillemens tels que les grands les portent en Nabadonce. Il n’en apprit autre choſe, ſinon qu’ils eſtoient fort galands, & que leur beleſprit les auoit ainſi approchez de la perſonne de l’Empereur : Le Duc qui auoit peur de faillir, ne ſcachant pas l’intention des Prin ces, n’oſa paſſer outre, ny s’enquerir d’auanta ge. Le Conſeil eſtant leué, les Fortunez par le commandement del’Empereur traitterent ceſt Ambaſſadeur, & luy firent voir les ſingularitez † us exquiſes du lieu. Puis en temps conuenable e menerent à la fontaine où ilsluy donnerent le laiſir de la muſique & des autres exercices döt † ſe plaiſt, & par deſſein l’ayans ſeparé des autres le menerent à la Tonnelle Riante, là ils firent cognoiſſance, & ſous le ſymbole de fi—. delité communiquerent librementauiſant de ce qui eſtoit à faire. Ce Duc eſtoit fort prudent, il aymoit ſon Roy & ſes enfans, & eſtoit de ceux qui en auoit ploré la perte, parquoy les voyant il fut recreé, &voulut leur rendre l’honneur & le reſpect deu : apres quoyils le prierent pourl’aue nir de ſe contenir, veu la neceſſité des affaires : Luy qui ſcait bié que ce qui eſt de loy eſt ſtable, & qui n’eſt pas ignorât de l’amour des peres vers


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