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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/503

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Fortunez. Entreprise III


mes de vertu ſous la lumiere d’honneur que ie reçoy de vous, qui eſtes deuotement conſacree àla perfection dont les ſaintes perſuaſions ſont voſtre entretien, 1’abondance que vous en auez vous en fait expoſer ſouuent les threſors, quâd par vos ſages propos vous deduiſez heureuſe ment ce qui eſt du deuoir, lors qu’il vous plaiſt repaiſtre les ames de vos vtiles diſcours, nous propoſant la vertu, ce que vous acheuez auec telle efficace que les eſprits d’honneur en ſont attirez : c’eſt ceſte equitable violence qui m’a conquis, & qui m’aquiert à vous, qui † triöpher de tout, & qui aurez peu de gloire de m’auoir retenu, toutesfois ce vous en ſera : parce que vous m’auez releué l’eſprit vers les obiets excellens. Ieſuis reſolu de perſiſter en la fidelle volonté que ie vous proteſte : afin que par mes comportemens, vous ſoyez acertenee que vous eſtes mon vnique flambeau, guide eternelle, & conduite raiſonnable de ma vie, de mes deſſeins, de mes eſperances & de tout mon bon heur : ie voy qu’il fautioindre la troupe. La grandeur du reſpect que ie vous doy m’empeſche, mais l’aſ ſeurāce que i’ay en voſtre böté me fait vous dire, ma Belle Maiſtreſſe, ie vous baiſe tres-humble ment les mains.

L’Empereur auançoit à petites iournees, & le Duc de Porictonie arriua & ſe presēta au Roy de Nabadonce, auquel il fit ample diſcours de l’effect & ſuccés de ſa legatiō, puis il adiouſta la charge expreſſe qu’il auoit de l’Empereur de Glindicee, touchant ſes fils les princes Fortunez. Le Roy fut treſ contāt de ce qui ſ’eſtoit paſſé auec l’Em-