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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/508

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Le uoyage des Princes


m’auiene, ie paroiſtray en glorieux & magnifiques effets, ayant pour but le ſeruice que ie doy à ma Belle, & par leſquels elle ſaura que ie ſuis & ſeray ce qu’il conuient que ie ſois pour elle, que ſeule meut mon ame augré de ſes volontez. Tel le reſolution ſera la fin de mes penſees, car ma fidelité ſ’eſt donné pour eternel objet, la vertu qui l’a touſiours accompagnee, & mō ame ſans ceſſe coniointe à ſi belle opinion, demeurera conſtante en deſirs & actions, auſſi ie ſeray tel que ie ne chemineray iamais par autres ſentiers que ceux que trace le deuoir.

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DESSEIN TROISIESME.


Parties plaiſantes pour le ſuiet des Dames & ſurtout de Lofnis. Contre ceux qui s’offrent à toutes Dames. Stances contre les ſorciers & charlatans. Couſtumes d’vn May. Remonſtrances de Lofnis à Fonſteland.



TAndis que l’Empereur deuiſoit auec ſes familiers, les Dames auoyent fait tendre leur pauillon vn peu auant dans le bois, où l’on donnoit du plaiſir à Lofnis ſelon les occurrences, & veint à propos qu’il falut faire là le ſeiour, pour le reſte du temps qui attendoit la nuit, & auſſi y coucher. Il ſemble que ſouuent le deſtin ſ’accorde auec les occaſions, ou bien qu’il les face venir à gré à ceux qui ont l’ame ſincere. Ce iour meſme eſtoit le dernier d’Auril, & il eſtoit