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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/519

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Fortunez. Entreprise III

Comme la volontè qui n’eſt qu’opinion.
Les ſuiets ſont auſſi ſemblables aux ſymboles
Car onrecognoit bien la cauſe par l’effet,
Tous ces autres ſuiets ſont des ſuiets friuoles.
Il n’eſt que mon obiet de merite parfaict…,
La beauté que i’honore eſt toute de merite,
Et parfaits ſont les vœux que mon ame conçoit.
Il me faut döcvn may des plus beaux mays l’élite
Pour offrir dignement ce que mon cœur luy doit.
Dans les foreſts d’honneur conduit par ma lumiere,
Ie choiſiray d’amour le rainceau bien heureux,
Aux branches i’appendray, mô Kele, ma priere,
Mes flames, mon deſir, mon eſpoir & mes vœux,
Puis ie lepoſeray deuant la viue image,
Ou mes deuotions s’addreſſent ſainčtement,
Ma belle le voyantyverra mon courage,
Et ſçaura que mon cœur l’honore vniquement,
Ie ne dreſſera point un arbre periſſable
Deuant les chaſtes yeux de la beauté d’honneur,
Et comme ſon merite eſt parfait & durable,
Ie luy rendray des vœux dignes de ſa grandeur.
Mais que vay-ie cherchant ? il n’y a plus de plante
Qui ſe puiſſe égaler à mon affection,
Ma belle eſt le rainceau qui ſans ceſſe s’augmête,
Pour eſtre vnique may de la perfection.
Donq que lui offrirai-ie en ſigne de mon Kele ?
Vn cœur humble & deuot plein de fideliteX,
Belle acceptez ce vœu qu’apend voſtre fidele —,
Auec obeiſſance aux pieds de vos beaute{.
Mes deſirs ne ſont point fleurs de vaine a parëce,
Car en fruits de deuoir à la fin ils #
Et vous verrez auſſi par ma perſeuerance,
ſQue lesfideliteX de mon cœur dureront,