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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/529

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Fortunez. Entreprise III


ou en eut autant qu’il eſtoit neceſſaire. L’Em pereur ayant fait vn tour§ la ſale vint à la fene ſtre pour regarder la conſtruction du lieu, & re cognoiſtre où il eſtoit ; de là il conſidera & re marqua les autres Palais bien diſtinguez, & de deſſous le Donjon il recognut vne petite ſour ce qui ſurjonnoit doucement, rendant vn beau ruiſſeau aſſez limpide, dont les foſſez du Palais de la Lune eſtoient pleins, & l’eau en eſtoit reſ ſemblante à la bruniſſeure de ſon metal, apresil ſ’aſſit ſur le riche lit d’argent, & autour en leurs ſieges ſe mirent les Conſeillers, les maiſtres des ceremonies & officiers d’Amour, puis on ap pellales Amans. Adonc il entra vne belle Da moiſelle, ieune & bien paree, qui ayant hum blement ſalué l’Empereur, ſ’alla aſſeoir ſur vn carreau qui luy auoit eſté ordonné, vn peu apres il entra auſſi vn Gentilhomme qui à ſa façon paroiſſoit auoir eſté bien nourri. Ces deux ſont deux Amans qui ont faict le voyage pour plai der leur cauſe, en intention d’auoir iſſuë agrea ble de leurs peines. Vn peu apres entra la Souueraine, accompagnee de ſes Dames, & vint ſ’aſſeoir au coſté droit de l’Empereur à ſes pieds ſur vn troſne d’argent qui luy eſtoit repare. Eſtant aſſiſe vn petit, elle ſe leua & dict à l’Empereur : Sire, à voſtre commandement chacun ſe mettra en deuoir. Puis ſe remit en ſon ſiege Alors l’Empereur dit : Que don—. ques ces belles Ames facent paroiſtre ce qu’elles ont eſté, & quel fut, & eſt l’eſtat de leurs deſirs. L’Amant ſ’aprochât de la Belle cötre la barre où