Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/534

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
494
Le uoyage des Princes


changeoit, adiuſtant à ceſte promeſſe toutes autres conditions. Or eſt-il que noſtre crainte a ſentil’effect que nous redoutions, puis que ce | | que nous craignons eſt auenu : & pourtant ie | vous requiers de la ſouuenance de noſtre reci : — proque foy, pour l’occaſi5 qu’il faut que ie vous declare, & auec celaie vous coniure d’obtempe rer à ma demande, en m’ottroyât ce que ie veux, deſia vous y eſtes obligé par la priere que ie vous en ay faite, & que m’auez iuré d’effectuer ſon ſujet, quand ie vous manifeſté qu’il eſtoit que ſtion de ſe deporter pour iamais del’eſpoir qui nous auoit ſi doucement animez : vous me fe rez donques l’honneur de me remettre és mains | les mignons teſmoignages de nos ſecrettes & honneſtes amours, ce ſont les lettres que ie vous ay eſcrites, vous le ferez, puis qu’il eſt paſſé entre nous ſous conditiös veritables. Et croy veu l’in tegrité de voſtre ame, que vous n’en ferez point # de difficulté. M’obeiſſant, ie le veux ainſi dire à cauſe de ma qualité & de voſtre reſpect, vous I’e— ſtituerez à mon ame l’aſſeurance entiere de ſa pleine liberté, laquelle luy eſt acquiſe par noſtre ſeparation. Et vous demonſtrant touſiours ve ritable, vous m’obligerez à faire cas de vous ſur tous ceux qui tiennent leur parole entre les chä pions d’Amour, m’attédant à ce que i’en † ie vous ſupplieray de croire que tout ainſi que moname vous eſtoit fidelementvnie quãd nous courrions meſme fin de felicité amoureuſe, que de meſme mon affection ſera entiere vers vous, Pour vous eſtimer & tenir le premier&plus cher de mes plus ſinguliers amis, & ie deſire de vous