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Le uoyage des Princes

la verité ? Ne ſçauez vous pas bien que la force m’enleua ? Ie vous diray bien que ſi ie ne me fuſſe ſouuenu de voſtre commandement, qui eſt — que ie ſois ſecret en noſtre amitié, i’euſſe faict loire ouuerte d’eſtre à vous, & ie les euſſe laiſ # pour vous venir trouuer. Mais vous † bien que ie fis mon deuoir, & que par ainſi ie leur oſtois l’addreſſe de l’opinion qu’elles auoiét queie fuſſe voſtre ſeruiteur, &vous preniez plai ſir à leur donner ceſte contre-perſuaſion, d’autät que vous me vouliez poſſeder ſans qu’elles le ſceuſſent, ioint qu’elles vous en portoient en uie, à cauſe qu’elles vouloient auoir la reputa tion d’eſtre belles, & qu’elles ſçauoient que ſi vous eſtiez ma maiſtreſſe, auſſi toſt vous § entre les dames † d’en meriter le prix : Ie dirois pourquoy, ſans que ie veux que maloüan ge ſoit de vous aymee, ſans y rien adiouſterda uantage. A cauſe de cecy, & de ce que ie reco gnoy, ie ſçay bien qu’il n’y aura iamais de con trarieté en ma fortune vous aimant, que par leur malice. Or ma maiſtreſſe, il eſt en vous de me punir commeil vous plaira, toutefois ie me per fuade que voſtre vertu vous oblige à croire ce qui eſt vray, que ie dy comme ie le penſe. As cAN D E. Ma ſœur, il a raiſon, encorie vou drois ne ſçauoir point qu’il fut ton ſeruiteur ; car vn amour mignonnement celé, meſme à ceux que lon voudroit en rendre teſmoins, demeure vifentre les belles cendres de ſes plaiſirs. V E R v 1 L L E. Voicy vne agreable rencontre, ceſte belle m’aidera fort à m’excuſer, le ferez-vous pas touſiours de meſme ? A s c AN D E. Il faut auoir