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Le uoyage des Princes


coup de deſplaiſir occulte ſe retira errant quel ue temps, & hantant en bons lieux ſans ſe re † ne ſçachant comment faire pour hon neſtement ſe ranger : Cloriſee d’autre coſté tri ſte de la mort de ſa mere, ſe contenoit demeu rant touſiours chez la bonne femme, conſer uant ſa feinte, mais auec telle bride, que s’ab ſtenant des priuautez communes entre les fil · les, & n’en vſant auec celles qui ſe rencontroiét, elles l’eſtimoient reformee, & de faict elle ne s’aduançoit point aux mignonnes mignardiſes dont les filles ſe delectent enſemble, & ſid’a— uanture quelqu’vne s’emancipoit pour l’y in duire, elle la repouſſoit comme meuë d’vne hö te ſaincte, & de vergoigne vertueuſe. Iladuint qu’il ſe faiſoit vn tournoy & autres belles par ties, où pluſieurs Dames & Demoiſelles vin drent, & l’aſſemblee ſe rencontrant chez l’an cienne Dame, beaucoup de Nobleſſey aborda, entre autres Arleon y vint. expres pour ſe ra procher du lieu où il auoit eſté autresfois bien reçeu, carilauoiteſté iuſques àThoulouſe : mais forcé par ſon deſtin, il reuinticy, & il arriua le lendemain que les partiesauoient ceſſé, que les Gentilshommes eſtoient retournez, & qu’il n’y auoit plus que quelques Demoiſelles voiſines, il fut pourtant bien receu, & auec toutes ſortes d’höneſtetez, il s’eſtoit addonné à vneinfinité de petitesinuentions pour recreer les eſprits, deſ uellesil ſe reſiouytauec ces § & de # bonne grace qu’il leur fut fort agreable, meſ mes quelquesvnes retarderent leur retour chez elles à ſon occaſion, durant ces beaux exercices