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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/623

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Le uoyage des Princes


que nous continuaſmes noſtre chemin, iuſques ſous des arbres fort beaux, & dont l’agreable ombrage nous inuitoit au repos, que nous y priſmes doucement, & auec telle delectation, queiamais nos eſprits ne furent ſi contans, & de fait en ceſte belle contree, nous remarquaſmes tant de beautez que nous en eſtions eſmerueil lez : en ce penſement & repos, il nous pritvn doux ſommeil, & nous endormiſmes, de dire combien d’heures, nous ne ſcauons, tant meſ mes le dormir nous fut plaiſant : Au réueil, cha cun racontant les beautez de ſon ſonge, nous de liberaſmes de les rememorer, & de fait nous en auons fait cſtat, pour en rendre contevniour en l’hermitage d Honneur, ou chacun de nqus doit apporter le ſien graué en lames d’or. Réueillez, nous nous promenaſmes par ce beau lieu, cher chans ſi nous y verrions quelque choſe de re marque, paſſans par deſſous des cedres, nous viſ mes vn perſonnage qui ſembloit ſortir de ter re, cét homme nous ayant veu, veint à nous, & nous demanda qui nous eſtions, ce fut auecvne façon tant pleine de majeſté venerable & de douceur, qu’incontinant le ſaluant & lui faiſant la reuerence, nous luy deduiſimes les affaires de noſtre fortune : Ce bon pere ſembloit eſtre trop vieil & de grand âge, † decrepit & abatu, & toutesfois il cheminoit droit, & parloit ſage ment, & nous ayant ouïs nous fit vn bon re cueil, &† d’entrer en ſon antre. Il eſt vray, nous viſmes vne des merueilles du monde, la · grotte de la Fee Romande, amye de Floride n’eſt ºn au pris, les excellentes ſalles de Fees n’en