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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/624

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Fortunez. Entreprise III


approchent point, & les tabernacles des Sybi les n’entrent point en comparaiſon auec cct tuy-ci qui les ſurpaſſe de tout en tout.Nous he bergeaſmes là pour le reſte de ce iour & de la nuict, auecvn plaiſir égal à celuy, qu’ont ceux — qui ſont contens : Siie pouuois me ſouuenir des bons propos du ſage vieillard, ie ſerois le plus heureux du monde, & aurois dequoy contenter les plus difficiles eſprits : Ce bon homme ne voulut pas nous faire la courtoiſie à demy : car nous ayant deduit par diſcours tout ce qu’il y a de plus beau en la conqueſte que nous auions entrepriſe, nous mena de bon matin au verger d’Amour, ainſi eſt nommé ſon iardin, & là nous monſtra le grandvegetable cultiué, & puis le bon Coagule vniuerſel, dont il nous donna quel ques brins, apres quoy il nous mit en noſtre chemin, nous donnant ſa benediction, l’ayant humblement remercié nous pourſuiuiſmes nos voyes, & vinnes loger au ſoir, en vn village eſlongné à noſtre auis : car nous fiſmes aſſez de chemin pour eſtre las, & cognoiſtre le deſtour que nous auions fait, il eſt vray que marchans en la vertu du repos & aiſe que nous auions eu, il ne nous eſtoit pointauis que nous nous laſlrons beaucoup, ioint que l’aiſe d’auoir participé 3ll grand bien nous tranſportoit, & n’eumes point le propre auis de noſtre laſſitude, qu’au ſoir, à l’eſloignement de ce lieu tant †. Apres que nous fuſmes vn peu repoſez, nous racon taſmes à ceux du païs l’auanture des ſerpens, & comme nous auions paſlé par ce lieu de delices, taiſans le bien que nous en raportions ces bon-


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