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Le uoyage des Princes


nes perſonnes qui nous ouyrét faire ces diſcours ſ’eſmerueillerent, & nous dirent qu’il y auoit beaucoup de temps que ceſte rencontre n’auoit eſté, & que cela auenoitfort rarement : Ils nous dirent bien d’autres merueilles que nous ne ſauions pas, & que de pere en fils, ils auoyent re ceues eſtre en ceſte petite partie de terres : cela nous vint au cœur d’y retourner, car nous pen ſions qu’aiſément nous le pourrions, parquoy ayans auiſé enſemble de ce que nous deuions faire, nous nous miſmes en deuoir d’executer ceſte entrepriſe, & de fait nous auons mis tout deuoir de nous en ecclaircir, pour acumuler plaiſir ſur plaiſir, mais il eſt auenu au rebours, d’autant que nous auons amaſſé douleur auec peine, ſans fruict profitable : parce que nous auons ou tournoyé, ou paſſé aupres, ou coſtoyé ſur nos premieres erres, comme il nous eſt auis, & cependant n’auons rien gaigné, n’ayans peu iamais retrouuer ce lieutant deſirable. Et pour ce que nous deſirions que noſtre peine nous fut vtile, nous nous ſommes auiſez de nous ſeparer, pour chercher ceſte petite contree, ce qui a eſté fait, mais auec promeſſe mutuelle de nous ren † à ce grand anniuerſaire : ſoit que nous euſſions rencontré ou non. Dés l’heure nous † chacun ſon canton, ie ne ſcay qu’ont ait les autres, quant à moyie n’ay peu rencon trer, & n’ay eu aucune nouuelle d’aucun de mes compaignons, bien que i’aye repaſſé par le vila ge où nous auions logé enſemble la premiere fois, apres noſtre iſſue de ce bon lieu, là mere — poſant & attendant quelquesiours, i’appris que