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Fortunez. Entreprise III


ie neveux pourtât laiſſer de taſcher à y exceller, pour faire paroiſtre la viueardeur de mes galan tes amours en la verité de mes affectiös, ſans leſ quellesie ne pourrois ny me ſoucierois d’aſſem bler deux ſeules paroles, auſſiien’é fais que pour 170 Oll plaiſir & le ſien. Mais pource que ce ſont Dames qui me veulent rabaiſſer deuant ma mai ſtreſſe, ie leur veux faire paroiſtre que les belles rencontres de diſcours croiſſent en ma bouche côme les flames amoureuſes naiflent inceſlam ment en mon cœur. Belles qui depeſchez ſi toſt ceux qui ne vous ont point offencé, nouices en ccſte heureuſe maiſon oyez moy en ce petit dé pit qui vous picquera iuſques au ſentiment de voſtre malignité.


GRACES, ne faites plus aux voſtres defaueurs, Tuis qu’on n’eſtime pas voſtre douce influence, · Ne nous eſnouuez plus de vos belles fureurs, Si le meſpris en fin en eſt la recompenſe. ZBeaux eſprits qui iuge K des belles actions, Au mons ſi vous iugeX., que ce ſoit en droiture, ſQuand vous eſtimereN de nos eſmotions, CognoiſſeX que’lles ſont an deſſu de Nature. Les grands cœurs releusX de leurs ſuiets d’honneur, Ne ſongent pas longtemps les traicts de leur ou urage, — Auſſi toſt que la cauſe eſpoinçonne leur cœur, On voit tout auſſi tof l’ffet de leur courage. Puis les traitts par longueur de trauailaffectez, Ne ſont point tåt naifs qu’vne pointe ſoudaine, Les beaux vers ne sôt point mignönemèt traiteX. Quandletºps par labeur les arrache à la peine.