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Le uoyage des Princes


terent. Ils prirent le corps du defunct & le mirêt au lieu du religieux, & luiil ſe gliſla dans labiere : & auſſitoſt partirent.Illeur fut aiſé d’eſchapper car la frächiſe n’eſtoit qu’à vne lieuë de là. Ceux de la maiſon eſtimerent que le Sage conſolateur eſtoit en ſa chābre, à regaigner de repos ce qu’il en auoit perdu la nuict à recöforter la deſolee, & cepédantilgaignoit païs auec la Belle, qui le fit leuer du lieu piteux, &l’ayât fait habiller propre ment l’emmena chez elle, où depuis elles’eſt dö né du plaiſir aueclui, &poſſible auec d’autres, car · celle qui le preſte à vn le cômuniquera bië à plu ſieurs, & sâs difficulté à tout autre qui ſe presëte ra, dequoyie cöclus que les Dames aymët moins, &quel’hôneur de bien-aymer nous appartient. GNoRIsE.Ie ne veux pas excuſer celles qui fail lent, ſ’il eſt vray qu’il y ait des dames qui ſe debä dent du deuoir, mais ie prouueray que les hom—. mes ne ſont pas meilleurs les vns que les autres, d’autãt qu’ils cheminentd’vn meſme train, ioint qu’ils n’ont autre † que † les mo yés de deſtourner les femmes pour leur plaiſir, & puis apres ils ſe laiſſent enuahir par les plus diſ gratiees.Ainſi il y a pluſieurs hommes quineſa chans que c’eſt de bien-aymer abandonnent des femmes ſages & chaſtes, pour ſuyure deſbordé ment des § viuans qui ſont ſans grace. Il eſt vray qu’il ſe trouue de certains animaux qui ont la ſimilitude de femmes, apres leſquels les hömes inſenſez courët à bride abatue, & ſans cöſiderer la difference qu’il y a entre les faueurs d’vne femme qui ayme auec hóneur, & les inſo lences d’vne effrontee quin’a d’affection que ce