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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/671

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Le uoyage des Princes


eſtoit d’aſſez mauuaiſe rencontre, elle eſtoit ru de & faſcheuſe, dépite & inſuportable : mais ſon inſolent amy eſtimoit ſa maligne façon vne lante humeur, ceſte rudeſſe döt elle ſe redreſſoit, il la diſoit grace alties ſon dépit il le publioit eſtre grandeur de courage, & ſon importune lai deur il la contoit pour vn aer de majeſté qui ne flattepoint, ſon arrogance lui ſembloit vn port magnifique, par lequel elle ſurpaſſoit en bien ſeance les plus accomplies.vrayement c’eſtoit là qu’Amour eſtoit aueugle, & que ſa viue rage do minoit ſur vn cœur. En ceſte folle humeur, ce ieune homme ſe rendoit captif de ceſte perdue, auectant de vehemëce qu’il n’auoitfelicité qu’à la careſler : Elle qui cognoiſloit la ſtupidité de ce ſeruiteur, le gratifioit quelquesfois de ſes pl°ex quiſes faueurs, puis quelquefois les lui faiſoit ſi cheres qu’il en eſtoitau mourir, tantl’impuden ce de ceſte folle le tranſportoit : auſſi le § elle rendre ioyeux & triſte quãdil lui plaiſoit, & luiiouât mille traits de deſplaiſir tiroit ſon plai ſir de lui, arrachant le plus beau de ſes commo ditez qu’il tiroit d’aupres ſon agreable femme, · en l’incommodant pour accommoder ceſte de piteuſe vilaine. Vne fois entre autres qu’il eſtoit auec ceſte laide, dérobât ce qui ne lui deuoit pas appartenir, voici heurter à la porte vn ſien autre fauori, auquel elle auoit dönébut : O miſerable, moy, luidit-elle, ie ſuis perdue, c’eſt mon mary, & vous infortuné, ſauuez vous, le pauuret ſauta Par la feneſtre en la court, & de malheur où ex · Pºesla trape de la caue eſtoit ouuerte, &ily cheut *ſefroiſſa tout, & encor ceſte douleur, tant il