cherchoit. Le Gentilhomme. Ma dame, iene ſçay ſi ie cherche, d’autant que ie trouueauant que chercher. LA SovvERAINE. Que penſez-vous de ce que vous trouuez icy ? LE GENTILHdMME, Tout ce qui me vient à gré, & que i’ayme eſt fort beau, & tout ce que ie hay eſt treſ-laid. LA SovvERAINE. Qui vous meut ? LE GENTILHoMME. L’eſprit d’amour, qui quelquesfois me fait eſtimer ex cellent ce qui autrement me ſeroit indifferent & poſſible deſ-agreable. LA SovvERAINE. Qui eſt voſtre Maiſtreſſe LE GENT. Celle qui le voudra eſtre : carie n’en ay point, ce ſera tout vn, ſii’en ay vne il ne m’importera, d’autant que ie recoyle contentement ainſi qu’vn gain preſent, & la diſgrace auenant ne plus ne moins qu’vn hazard qui paſſe, LA S ov v E R A I N E. Nous direz-vous voſtre nom, afin que nous vous cognoiſſions ? LE GENTIL. Ceux qui me cognoiſſent me nomment Glaucigelle, pour ce que ie ſuis deſcendu de † Fee, dontie porte le nom taſchant auſſi de l’imiter en pru dence tant qu’il me ſera poſſible. LA SovvER. Qui vous a nommé premierement ? LE GENT. C’eſt ma Deſtinee. LA SovvERAINE. Suy uez-vous la Deſtinee ? GLAvcIGELLE. De bien loin, elle deſpeſche trop de chemin, ie ne la puis ſuyure de pres, car elle m’emporte & s’eſloigne. LA Sovv. Quel ordre y mettez vous,GLAvcIGELLE.La reſolutió laquelle eſt v ne habitude qui diſpoſe l’ame à ſe conformer à tout ce qui ſe rencontre, & à commander’à ſoy meſme, à ce qu’il ne ſemble pas quel’on ſoit cō-
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Le uoyage des Princes