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Page:Le Voyage des princes fortunez - Beroalde, 1610.pdf/693

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Le uoyage des Princes


il eſtoit braue en affection, n’ayant autre mai ſtreſſe, qu’elle qu’il aymoit, ſans que ſa paſ ſion l’affligeat. Bien que toutes les Dames ſe parant, euſſent certain ſymbole de couleur affe ctionnee & choiſie auec deuiſe, ſi n’en auoitel le aucune, n’ayant point de particularité e11 ſa vie, qui peut teſmoigner qu’vn ſuiet luy fut plus gracieux qu’vn autre : ces deux fentray moyent ſans § ſans ialouſie, ils ne ſe vouloyent pas beaucoup de bien l’vn à l’au tre ; & toutesfois leurs cœurs eſtoyent ſi mu tuellement conioints d’amitié ſans amour, & de paſſion ſans eſmotion, qu’ils ne pouuoyent durer l’vn ſans l’autre, abſents ils eſtoyent enin quietude perpetuelle, preſens ilsn’auoyent# d’auantage de repos, & en l’vne ou l’autre ſor te n’eſtoyent ny bien ny mal, ils eſtoyent in ceſſamment triſtes & faſchez, en s’eſloignans, & ſ’approchans, ils ſe trouuoyent trop agittez, touſiours contans & ſans ceſſe en peine.Au recit de telles amours que lui racontoit la Fee ſçauante, l’Empereur eſtoit eſtonné, debatant en ſoy-meſme comme cela ſe pouuoit faire, † repenſant à ſa paſſion qui ſans intermiſſion ui † la guerre, il imaginoit que comme il reſentoit les diuerſitez de ſon cœur, les autres erceuoyent les emotions de leurs ames, ſelon † diſpoſition. En repaſſant vers la princi pale porte, alant & venant, il ſe trouua à l’en droit où eſtoit le tiltre I E R o T E R M 1 A, il ſ’y arreſta, & comme tout Amant penſe que tout ce qu’il rencontre ſoit à ſon occaſion, il ſ’in gina vnbon & bref ſuccés de ſesaffaires, & en