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Fortunez. Entreprise III


faiſoit profeſſió d’eſtre à moy meviédroitquerir pour m’accôpagner à ce deuoir : en ces entrefai tesie ſçeu qu’il vous y conduiſoit, ce qui me fut vn grand deſplaiſir, d’autãt qu’il me deuoit plus qu’à vous, Sire, non que i’aye regret qu’il ayt apporté de la commodité à voſtre Maieſté, mais ource que ie ſuis offencée, attendu qu’il m’a § venir ſeule, comme le venant rechercher contre les ſtatuts d’Amour, partantie demande qu’il ſoit emendé de ceſte faute à mon profit. VIvARAMBE. Madame, ie ne puis repreſenter icy l’humble affection, dontie ſuis fidelement voüé à voſtre ſeruice, car elle eſt parfaite. Mais pour excuſe en m’accuſant pource que ie reco gnois & aduouë auoir failly quand encoresi’au rois fait mon deuoir, ie vous dis auec toute l’hu milité que ie vous doy, que ce n’eſt pas moy qui vous ay recherchee, ains c’eſt vous qui m’auez forcé par vos perfections à vous ſeruir, telle ment que vous m’auez conquis de haute lutte : quant à la faute que i’ay commiſe, ç’a eſté par. contraincte, pour autant que ie deuois bien d’a— uantageàl’Empereur que le peu de ſeruice que ie luy ay fait, attendu qu’il eſt cauſe que i’ay eu ce ſouuerain bien d’eſtre voſtre, & en telle qua lité vous ſeruant, ie ſuis venu luy faire ſeruice, pour commencer à vous rendre ce que ie vous doy : Parquoy ie me remets à vous ſeule, ſans pretendre eſchaper la peine que vous m’ordon nerez, ne voulant autre iuge que vous-meſmes, & reculant l’Empereur s’il luy plaiſt à cauſe d’a— mour. GNoR1sE. ie ſuis d’aduis pour l’Amour qu’ils ſoient renuoyez à leur propre diſctetion,