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La Princesse Camion.

Zirphil de le piler lui-même s’il ne l’écailloit. Le pauvre prince la reprit des mains d’un des requins à qui il l’avoit confiée, & avec un petit couteau qu’on lui donna, il l’approcha de l’écreviſſe tout tremblant ; il regarda ſa bague, & vit Lumineuſe qui rioit & qui parloit à une perſonne voilée qu’elle tenoit par la main : il ne comprit rien à cela, & le roi qui ne lui donnoit pas le temps ds réfléchir, lui cria tant de finir, que le prince donna du couteau dans les écaille avec tant de force que l’creviſſe cria douloureusement ; il détournoit ſes yeux des ſiens, & ne pouvoit s’empêcher de pleurer, enfin, il continua ; mais à ſon grand étonnement, il ne l’eût pas achevée de dépouiller qu’il vit dans ſes mains la vilaine Marmotte qui ſauta par terre en ſaiſant des éclats de rire ſi bruyans & ſi déſagréables, en ſe moquant de Zirphil, que cela l’empêcha de ſe trouver mal, car il étoit près de tomber en foibleſſe.

Le roi étonné, cria : Comment c’eſt ma tante ! Et vraiment c’eſt elle-même, dit cette perſécutante bête ; mais, mon cher Merlan, je viens vous apprendre une terrible nouvelle. Merlan pâlit à ces mots, & le conſeil prit un air de contentement qui