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La Princesse Camion

acheva de déconcerter le roi & ſon épouvantable tante. C’en eſt fait, mon cher mignon, continua Marmotte, vous allez retourner dans votre humide royaume ; car ce petit étourdi que vous voyez, s’eſt mêlé d’avoir une confiance à toute épreuve, il a triomphé de toutes les embûches que je lui avois dreſſées, pour l’empêcher de vous enlever la princeſſe que je vous avois deſtinée. À ces mots le roi des Merlans tomba dans un excès de fureur qui ne ſe peut exprimer ; il fit des extravagances qui montroient bien qu’il avoit les paſſions vives. Marmotte voulut en vain le calmer ; ni prières, ni menaces n’y firent rien, il caſſa ſa cuve en mille pièces, & demeurant à ſec, il s’évanouit. Marmotte, outrée de colère, ſe tourna vers Zirphil qui étoit demeuré tranquille ſpectateur de cette tragique ſcène, & lui dit : Tu as vaincu, Zirphil, par la puiſſance d’une fée à laquelle j’obéis ; mais tu n’es pas encore au bout de tes peines, tu ne peux être heureux qu’après m’avoir remis en main propre, l’étui qui renfermoit la maudite Camion ; Lumineuſe même en eſt d’accord, & j’ai obtenu d’elle que tu ſouffriras encore tout ce temps-là. À ces mots, elle chargea le roi des Merlans ſur ſes épaules,

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