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La Princesse Camion.

& le précipita dans le réſervoir avec les requins, le palais & tous les habitans. Zirphil ſe trouva ſeul au pied d’une grande montagne, dans un pays auſſi aride que déſert, ſans trouver aucun veſtige d’une habitation, ni même du grand réſervoir, tout avoit diſparu en même-temps. Le prince fut encore plus affligé qu’étonné d’un événement ſi extraordinaire ; il étoit familiariſé avec les prodiges, il n’étoit ſenſible qu’au chagrin que lui cauſoit la perſécution de la fée Marmotte. Je ne puis douter, diſoit-il, que j’aye pilé ma princeſſe, oui, je l’ai pilée, & je n’en ſuis pas plus heureux. Ah ! barbare Marmotte ! Et vous, Lumineuſe, vous me laiſſez ſans ſecours, après vous avoir obéi aux dépens de tout ce qu’il en peut coûter à un cœur auſſi ſenſible que le mien. Sa douleur, & le peu de repos qu’il avoit pris depuis la nuit d’avant, qu’il avoit paſſée dans le labyrinthe, le jetèrent dans une foibleſſe, où vraiſemblablement il auroit péri, s’il n’eût eu aſſez de courage pour deſirer de vivre. Encore ſi je trouvois de quoi me ſoutenir, dit-il, mais dans cette horrible ſolitude, je ne trouverai pas ſeulement un fruit qui puiſſe me rafraîchir. Il n’eût pas prononcé ce mot, que ſa bague s’ou-