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La Princesse Camion.

que Lumineuſe parut. Ne pleurez point, mes enfans, dit cette admirable fée, je viens vous avertir que vous ne ſerez point expoſ&es à ſouffrir ce dont on vous menace, pourvu que vous alliez gaîment à votre ſupplice, & que vous ne répondiez point aux queſtions que vous fera votre conducteur. Je ne puis vous en dire davantage ; je ſuis preſſée : mais ſouvenez-vous de ce que je vous preſcris, & vous ne vous en repentirez pas ; que celle à qui le deſtin eſt le plus cruel ne perde pas l’eſpérance, elle s’en trouvera bien. Nous remerciâmes toutes la fée, & nous parûmes devant vous bien réſolues de tenir nos affaires ſecrêtes. Vous parlâtes à quelques-unes, qui ne firent que des réponſes vagues, & quand vous en eûtes choiſi dix, nous entrâmes dans le réſervoir, où l’aſſurance prochaine de notre délivrance nous donna une gaîté naturelle qui nous ſervit bien pour les projets de notre protectrice. Ce qu’avoit dit Lumineuſe en dernier lieu donna à la belle Camion une liberté d’eſprit qui la rendit charmante aux yeux de la reine ſa mère & à moi ; car la reine l’avoit enfin reconnue, & nous ne nous quittions pas toutes trois. Nous fûmes priſes par votre choix un