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282 La Princesse Camion

matin, la reine & moi, nous n’eûmes pas le temps de dire adieu à la princeſſe ; un pouvoir inconnu dans le moment agit ſur nous, & nous porta à des choſes ſi gaies, que nous pensâmes mourir de rire des choſes plaiſantes qui nous échappoient. Nous arrivâmes aux offices portées par vous, nous n’eûmes pas touché le fond du mortier fatal, que Lumineuſe elle-même nous vint ſecourir, & me rendant ma forme naturelle, me tranſporta dans ma demeure ordinaire. J’eus la conſolation de voir la reine & nos compagnes reprendre auſſi la leur ; mais je ne ſais ce qu’elles devinrent. La fée m’embraſſa, & me dit de vous attendre & de vous conter toutes ces choſes, quand vous viendriez chercher la princeſſe. J’attendis ce moment avec impatience, comme vous le croyez bien, ſeigneur, dit Citronette au prince qui l’écoutoit. Enfin, hier je venois de m’aiſſoir à l’entrée de mon puits, lorſque Lumineuſe parut. Nos enfans vont être heureux, me dit-elle, ma chère Citronette, Zirphil doit rapporter l’étui de Marmotte, pour achever ſes travaux ; car enfin il l’a écorchée. Ah ! grande reine, m’écriai-je, ſommes-nous aſſez heureuſes pour n’avoir plus à en douter ? Oui, dit-elle, cela eſt très-vrai ;