Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/111

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j’étais colonel. Je ne touche qu’une solde de capitaine.

— Capitaine touche combien ? demanda le boy.

L’officier dit un chiffre.

— Moi comprendre.

Au bout d’une heure, il revint avec les livres rectifiés et, depuis, ceux-ci furent stabilisés. Il ne faut jamais s’irriter contre les boys, car aussitôt ils vous méprisent. Ils savent que la colère est une faiblesse et ils se vengeront en ne faisant pas bouillir l’eau du thé, ce qui vous vaudra peut-être une dysenterie, ou en ne lavant pas les légumes, ce qui vous vaudra peut-être le typhus. Il faut les traiter bien et pour cela il faut les comprendre.

Une dame nouvellement arrivée dans Une légation avait voulu faire du zèle. Elle jugeait que l’épouse de son prédécesseur dépensait trop. Quelques jours après son installation elle convoqua tout le personnel. Les boys se présentèrent, non pas au complet, mais enfin les serviteurs officiels étaient là : il y en avait treize.

— Où est le cuisinier ? demanda-t-elle. L’assistance se regarda, indécise.