Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/113

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de l’inspecter. Ce que je vis était innommable : les dalles boueuses étaient semées de casseroles, le fourneau était crasseux, des serviettes maculées traînaient ; une horreur. Je me mis en colère et je dis au chef : « Comment peux-tu vivre dans une pareille saleté ? Qu’est-ce que tu fais donc dans ta cuisine ?  »

— Moi faire cuisine, répondit-il.

— Eh bien, tu la feras autrement. Si à Partir de demain ta cuisine n’est pas aussi propre que le salon, je te chasse. Je lui disais cela avec appréhension, me confiât-elle, car véritablement c’est un des meilleurs chefs de Pékin.

Quelque temps après, attendant du monde à déjeuner et voulant faire une dernière recommandation au chef, je m’en fus à la cuisine. À ma satisfaction, je la trouvai d’une propreté reluisante, mais le fourneau n’était même pas allumé et le chef n’était pas là. Affolée, je demandai au premier boy :

— Où est le chef ?

— Chef dans sa chambre.

Je traversai le court-yard et pénétrai dans la chambre. Le plancher était jonché de casseroles qui mijotaient sur de petits