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Pèlerinage



Pékin, débaptisée, n’est plus qu’une cité cambriolée que lentement la république envieuse assassine. Les sanctuaires peu à peu s’écroulent. Dans la Cité interne, les palais sont de magnifiques écrins, tous vides. Nul ouvrier ne répare les lambris qui s’effritent, les peintures qui s’écaillent.

Sept mille personnes vivaient naguère dans cette cité impériale, séparées du reste du monde. Chaque palais ignorait la vie du Palais voisin et surtout l’existence secrète et sacrée de l’Empereur.

Le gentilhomme chinois qui me guide, et qui fut l’un des chambellans de la dernière impératrice, m’évoque le tableau des Mandarins à genoux sur ces esplanades de marbre, devant la présence invisible de la vieille souveraine et du jeune empereur.

En vain essaie-t-il de faire revivre pour