témoins de cette civilisation illustre qui date des premières lueurs du monde et qui, hier encore, épanouissait ici sa fleur.
Je m’évade de ce cimetière de marbres, de cette cité désespérée. J’erre à présent dans les jardins où là du moins l’on n’a pas assassiné la nature. Enchanté, je m’arrête une fois de plus devant les pavillons du Pei-Haï. Ils sont couleur émeraude, améthyste, rubis, turquoise. Leurs porches successifs prennent vue sur le lac que des lotus serrés, denses, transforment à l’infini en parterre. Depuis huit jours, leurs lances vertes ont éclos. Debout sur une marche vermoulue, j’aperçois à travers le feuillage tremblant d’un camphrier le lac rose, tandis qu’entre les corolles deux hérons composent une estampe, debout, une patte repliée.