Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/151

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qu’elle plongea dans le poudrier et commença à se barbouiller la figure.

Soudain, nous entendîmes une exclamation horrifiée et nous nous retournâmes, inquiets : c’était Chouvalavof. Tout pâle, la main tremblante et l’index pointé, il indiquait la boîte de cristal, regardant tour à tour la table de toilette où la poudre grise s’éparpillait et Geraldine qui, machinalement, secouait encore le morceau d’ouate.

— Malheureuse, s’écria enfin Chouvalavof, qu’est-ce que vous avez fait là ? C’est ma femme !

Geraldine, ahurie, ne comprit pas tout d’abord, mais à mes yeux tout s’expliquait. Cette table de toilette sous le portrait, c’était celle de sa femme, ces objets trop délicats pour un homme lui avaient appartenu, et c’est devant ces reliques intimes et cette cendre humaine que Chouvalavof, Pour se recueillir, s’agenouillait sur le prie-Dieu. Peu à peu, la vérité se faisait jour dans l’âme de Géraldine et une expression de dégoût qu’elle ne parvenait pas à dissimuler se lisait dans ses yeux effrayés.

— Vous ne voulez pas dire, articula-t--