Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/156

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C’est la plus jolie demeure de Pékin. Bien qu’elle appartienne à un Chinois, elle possède tout le confort moderne. Vous verrez, c’est un enchantement.

Geraldine avait raison. C’était, au milieu de jardins, un pur palais mandchou précédé de pavillons aériens. Lorsque nous gravîmes les marches du perron, j’aperçus au loin un petit étang bleu qu’enjambait un pont de marbre et, fermant l’horizon, un dernier jardin un peu mélancolique où rêvaient des saules.

Un boy somptueusement vêtu nous pria de le suivre. Yu-Shan, en effet, n’était point dans son palais mais dans son parc.

— Et j’ai de la chance, me confia Geraldine tout en marchant à grands pas, il veut quitter Pékin pour Shang-Haï et il est prêt à me vendre tout cela.

Suivant le boy, nous nous engageâmes dans un dédale de bosquets. À plusieurs reprises, nous aperçûmes Yu-Shan, mais chaque fois le sentier qui semblait nous rapprocher de lui nous en éloignait davantage. Enfin, nous fûmes en sa présence.

Il avait grande allure : un visage de vieil ivoire sous des cheveux neigeux, quelques poils blancs retombant de sa lè-