Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/157

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vre, quelques autres prolongeant son menton. Il était assis sur un escabeau devant Une petite toile et, à l’aide de minces pinceaux, reproduisait en couleurs tendres son jardin. Il devait nous avoir aperçus Mais ne nous remarqua que lorsqu’il lui eût été malaisé de faire autrement. Aussitôt il se leva, s’inclina, joignit ses longues mains fines qu’allongeaient encore des ongles démesurés, prononça une charmante Phrase d’accueil puis, nous précédant à travers un nouveau labyrinthe de verdure où sa robe de soie mettait une tache blanche, nous arrêta devant le palais dans le moment même où nous désespérions de l’atteindre.

Pour la première fois, grâce à Geraldine, je voyais une maison chinoise qui n’avait Pas l’air cambriolée. Des jades et des cristaux formaient un contraste un peu surprenant avec la laideur des étagères. Nul tableau mais, sur des chevalets, des fragments de marbre ou de pierre encadrés et dont le grain offrait une imitation naturelle de nuages, d’animaux ou de forêts. D’autres fragments, également encadrés, n’évoquaient rien : pour les vrais amateurs chinois, c’est la matière seule qui