Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/158

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compte, la composition et le sujet importent peu.

Geraldine qui n’avait pas encore vu le premier étage brûlait de tout visiter. Tandis que nous buvions du thé vert, elle demanda à deux reprises à revoir le palais, s’imaginant que la première fois Yu-Shan n’avait pas entendu. Celui-ci esquissa un geste évasif de sa main effilée et répondit :

— Un peu plus tard.

Une dame entra. Elle devait être vieille mais rien n’accusait son âge qu’une démarche un peu fatiguée. Elle était délicieusement vêtue d’une robe de couleur foncée, qui n’était pas une robe chinoise et n’était pas une robe européenne. Elle se boutonnait au col, épousait un corps qui avait dû être charmant et retombait en plis droits sur de tout petits pieds.

— Ma femme, nous dit Yu-Shan. Elle n’aura jamais autant regretté de ne parler aucune langue européenne. Toutefois, elle comprend un peu le français.

Mme Yu-Shan nous tendit une main potelée, nous fit signe de nous rasseoir, introduisit une cigarette dans un long bout d’ambre et nous contempla en souriant. Quelques instants après, une jeune femme