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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/180

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avec une écuelle pleine de lait. Le ma-foo le boit avidement et je m’informe de ce que je dois.

— Rien, m’apprend-il.

Comme je le regarde surpris :

— Paysan chinois toujours content rendre service, me dit-il, même quand très pauvre. Paysans en Chine, généreux, bons et honnêtes, tout pareils missionnaires catholiques.

— Tu aimes les missionnaires ? dis-je, intéressé.

— Pas tous. Missionnaires catholiques, oui : jamais penser à eux-mêmes, toujours penser aux autres, même quand missionnaires très malades, pauvres, fatigués.

— Et les autres missionnaires ?

— Moi, pas aimer : eux trop gras, bon Dieu trop maigre.

Nous arrivons devant des champs où de vieilles femmes adipeuses et ridées bêchent la terre.

— Pas vieilles femmes, m’explique le ma-foo : eunuques. Eux habitaient palais impériaux. Pékin joli, alors, grande puissance.

Puis, redressant la tête avec orgueil, il déclare :