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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/181

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— Mon père ma-foo dans écuries impériales.

J’arrête mon cheval et contemple les eunuques. Ils sont édentés, gras, flasques avec des joues qui pendent. Peut-être l’un d’entre eux, dans la cour médiévale, a-t-il été en faveur, joui d’un mystérieux pouvoir ? Tous ont connu les splendeurs de l’antique empire fabuleux. Maintenant, ils cultivent la terre avec une bonne humeur indifférente. Deux jeunes gens vigoureux entourent l’un de ces vieillards.

— Fils de l’eunuque, m’apprend le ma-foo.

Je le regarde en riant :

— Tu te moques de moi ?

— Non. Lui devenir seulement eunuque à vingt-cinq ans.

— Et il a quitté sa famille, ses enfants Pour se faire… consacrer ? Pourquoi ?

— Ambition, me dit mon ma-foo.

Sur la route qui nous ramène à Pékin, Un soldat nous arrête. Il s’est jeté par terre devant les chevaux et nous implore, les bras en croix.

— Lui bandit, murmure mon ma-foo. Pas donner argent.

Pauvre bandit ! Ses vêtements sont en