loques, son képi déchiré et ses yeux fiévreux brillent dans un visage décharné. Je lui jette quelques cents.
— Master, vite galoper maintenant. Lui peut-être tirer sur nous.
Je me retourne. Je n’aperçois plus qu’une silhouette vacillante qui disparaît le long des joncs. Je demande :
— Tu n’aimes pas les soldats ?
— Non, soldats mauvais. Mais exister plus mauvais encore.
— Qui ?
— Généraux.
— Je vois que tu ne portes pas l’armée dans ton cœur.
Pour toute réponse, il crache avec mépris.
— Pourtant, que ferais-tu si des ennemis attaquaient ton pays ? Tu ne le défendrais pas ?
— Non. Moi, ma-foo, pas soldat.
— Alors, tu préférerais voir l’étranger s’installer chez toi plutôt que de le battre ?
— Étranger venir si souvent ! Chine toujours Chine…
Tout en regagnant Pékin, je songe à cette réponse à nos yeux si indigne. Mais elle ne me surprend pas.