Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/184

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« Monsieur Pu-Yi »



S a Majesté l’Empereur vous donne audience lundi prochain, me dit le ministre du Japon qui ce jour-là me recevait à déjeuner dans cette demeure, précisément, où voici dix ans l’ambassade donnait asile au jeune empereur poursuivi.

En juillet, les rares heures clémentes de Pékin se paient par des lendemains cruels. Tantôt, mitraillé d’éclairs, l’étincelant ciel noir s’entr’ouvre et des trombes croulent sur la ville. Tantôt les orages font trêve, amoncelés dans le ciel inquiétant. Une glu torride s’abat alors sur vous comme une ardente bête molle et moite et le moindre geste devient un sport.

— Fera-t-il aussi chaud à Hsin-King ? demandai-je au ministre.

— Infiniment plus chaud, répondit-il en se levant de table. L’on passe brusquement d’un hiver sibérien à un été tropical.

En dépit des ventilateurs, je sens mon col devenir adhérent. Un brûlant vent